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Souvenirs de Campagne - Grande Guerre 14-18
31 août 2014

31 Août 1914

31 Août 1914

Nous comptions quitter Haraucourt aujourd’hui, mais on a, paraît-il, encore besoin de nous ici. Nous n’en sommes pas autrement fâchés, du reste, car nous pourrions être plus mal. Je puis m’étendre sur un matelas tous les soirs et la table est bonne et abondamment pourvue ; l’autre jour, au déjeuner, nous avons mangé un cochon de lait ! Puisque un peu de bon temps nous est donné, profitons-en, nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve.

Il vient de nous arriver un nouveau chef de bataillon, en la personne du Capitaine Durand, de la 22e. Blessé légèrement le 25, après quelques jours de traitement, il revient prendre sa place au Régiment. Comme nous n’avons plus un seul capitaine, le Colonel a décidé que, jusqu’à nouvel ordre, il commanderait notre Bataillon.

Hier soir, avec mes camarades, j’ai assisté, dans la petite église de notre village, à un service célébré à la mémoire des braves tombés au feu, par Monseigneur Ruch[1], coadjuteur de Nancy, aumônier du 20e Corps. Le modeste sanctuaire était comble et le prélat a su trouver des accents qui ont été au cœur de chacun.

08 31 mgr Charles Ruch

Monseigneur Charles Ruch célébra la messe à la mémoire des disparus (source: Diocèse aux Armées françaises)

[1] Monseigneur Charles Ruch, né à Nancy en 1873, mort à Strasbourg en 1945. « Si étonnant que cela paraisse, l'évêque de Gérasa fut soldat de deuxième classe pendant 48 heures. Mobilisé sur appel individuel dans la nuit du 31 juillet, il dut se rendre à Toul en qualité d'infirmier et y resta comme tel à l'hôpital saint Charles. Il y ordonna prêtre le dimanche deux août, l'abbé Bonet, qui sera son secrétaire particulier à Strasbourg.

Naturellement on ne laissa pas simple infirmier le Coadjuteur de Nancy. Au bout de deux jours, l'évêque reçut sa nomination d'aumônier militaire affecté au Groupe de Brancardiers du 20ème corps. Pratiquement, il sera l'aumônier de ce corps pendant toute la guerre. Il habitera avec les brancardiers, qui étaient souvent au feu, ramassaient les blessés, les préparaient à la mort, les consolaient et les évacuaient. » Extrait de Diocèse aux Armées françaises, http://www.dioceseauxarmees.catholique.fr/pape-et-eveques/52-commemoration-14-18/1242-charles-ruch-eveque-et-aumonier-militaire.html  (NDLR)

 

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Commentaires
L
Grand merci d'avance pour la photo. Je vous écris sur votre mail.
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D
je vous enverrai bien la photo, car il est avec qelqu'un (son assistant?) ou un soldat, je ne sais pas.Mais je ne sais pas comment car je ne peux pas la coller sur ce commentaire. Le grand père de mon mari qui a écrit sa guerre 5 après son retour parle aussi du coadjuteur -à la même époque-avec beaucoup de bien et de gentillesse.....alors que son journal décrit une guerre épouvantable, injuste ;il était très en colère ....Bien amicalement , et merci de votre réponse.Je m'aperçois que j'ai oublié de vous donner le nom de mon grand père Docteur Senlecq, chirurgien , inventeur d'un hamac pour le transport des blessés puisque les civières "ne tournaient "pas dans les tranchées, et d'un appareil pour réduire les fractures des membres (déposé au musée du val de grâce.)il est resté 2ans et demi à l'hptl 111 de Maxéville et 2 ans au centre de fractures hopital d'armée numero 1 à Essey les Nancy.
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L
Votre courrier m'a procuré un grand plaisir; en effet, l'un des objectifs de mon travail, c'est que ces souvenirs inédits puissent soulever des pans d'histoire, aussi infimes soient-ils, et répondre à des questions que se posent nos contemporains. J'ai déjà eu plusieurs témoignages en ce sens.<br /> <br /> Bien cordialement
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D
bonjour, mon grand pere , médecin à l'ambulance 7 du 20ème corps d'armée a prsi environ 500 photos pendant la guerre de 14 doont 200 tirées sur papier. Il a écrit au dos d'une photo "monseigneur le coadjuteur de nancy ", brancardier au 20 ème. Je me demandais comment retrouver le nom....c'est fait ! grâce à vous Merci beaucoup!Je fais actuelleent un booklet sur ce grand père et sa guerre de 14 Je vais donc prendre cet article. merci helgrange@orange.fr
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Souvenirs de Campagne - Grande Guerre 14-18
  • Vous trouverez ici le Journal de guerre de mon aïeul, le capitaine Lucien Proutaux, écrit du premier au dernier jour de la Grande Guerre (1914-18). Ce journal est publié jour après jour, 100 ans après les événements relatés et a débuté le 1er août 2014.
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