10 novembre 2017
10 Novembre 1917
10 Novembre 1917
Les événements se précipitent et les coups de théâtre se succèdent !
Il y a deux jours, alors que je me reposais tranquillement chez moi en attendant le moment de réintégrer le secteur, un planton apporte un pli urgent à mon adresse.
Ce pli contenait l’ordre dont ci-dessous copie :
On juge de ma surprise, et de ma joie ! Ainsi, cet excellent Colonel Biesse ne m’avait pas oublié et cet ordre qui arrivait, on peut le dire, tout à fait à propos, était le résultat de son obligeante intervention. J’allais donc enfin pouvoir, et cela sans le moindre regret, quitter ce déplorable secteur pour repartir aux Armées où j’espérais bien pouvoir employer plus utilement l’activité que je me sens encore capable de déployer.
Le déroulement de la carrière de Camille Besse en photos source: Coll. privée de Renaud Seynave, auteur du blog souvenirs de guerre de Paul Boucher ( http://www.14-18hebdo.fr/articles/temoignages-paul-boucher-1)
Lieutenant 1901 Capitaine 1905 Colonel 1917
Général 1918 avis de décès à 50 ans en 1922
Dès le lendemain, je me suis rendu au Secteur pour faire part de cet événement au Commandant, car, par une cause inexplicable pour moi, cet ordre m’est parvenu directement sans suivre la voie hiérarchique et passer par lui après avoir été transmis par le Général commandant le Département de la Seine.
Je n’ai pas trouvé mon chef, mais ayant appris l’endroit où il devait se trouver, j’ai pu le saisir au téléphone. Il a eu l’air un peu ahuri de ce qui m’arrivait, me demandant si ce brusque départ était motivé par les ennuis que j’avais éprouvés ces temps derniers. Je lui affirmai qu’il n’en était rien, ce qui est vrai, et que ma nouvelle affectation était la suite d’une demande remontant à bien des mois, et c’est ainsi que j’ai pris congé de lui.
Je me suis également rendu à l’Etat-Major du Département de la Seine pour faire mes adieux au Commandant Dumolin qui a toujours été très bien pour moi. Il m’a reçu d’une façon très sympathique, manifestant son regret de me voir partir ; je lui ai alors un peu entrouvert mon cœur et laissé entrevoir les raisons qui faisaient que je quittais le secteur sans la moindre peine. Il n’a trop rien dit, mais j’ai très bien senti qu’il était au courant de bien des choses et ne me désapprouvait pas, loin de là !
En attendant, je pars demain pour Creil, Creil, ce pays dans lequel il y a 3 ans j’ai tant souffert moralement et physiquement.
Ma solde vient de m’être payée, je suis muni de mon ordre de transport et de toutes les pièces que je dois emporter ; le trésorier qui, certainement me voit partir sans le moindre déplaisir, s’est arrangé de façon à être absent à l’heure où je devais venir ; je n’en ai point du tout été fâché et me suis très facilement contenté de n’avoir affaire qu’à son sergent secrétaire.
Adieu, Secteur, au plaisir de ne pas te revoir !
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