6 Mars 1918
6 Mars 1918
Ce matin à 10 heures ½, la sirène d’alarme s’est soudain fait entendre, aussitôt, nous nous sommes précipités aux fenêtres et avons aperçu, à la jumelle, un avion boche évoluant à une très grande hauteur, au milieu des éclatements de shrapnells. Ce n’était vraisemblablement qu’un appareil d’observation car comment penser qu’un avion de bombardement se risquerait à opérer ainsi en plein jour ?
Quelques minutes plus tard, un des appareils de l’escadrille de chasse, chargée de la protection du G.Q.G., prenait l’air et se mettait à la poursuite du Boche ; il n’a, toutefois, pas dû l’atteindre car nous n’avons pas entendu le crépitement des mitrailleuses. Je n’ai pu m’empêcher d’éprouver un petit sentiment d’admiration à l’égard du camarade aviateur qui, sans hésitation, est sorti pour courir sus à l’avion ennemi, sans se soucier de savoir à qui il avait affaire et s’il ne se trouverait pas en présence de quelque redoutable adversaire. Cela dénote tout de même un certain cran !
Depuis 5 ou 6 jours, le G.Q.G. est entouré d’une ceinture de saucisses se balançant à une assez faible altitude. Ces ballonnets, captifs bien entendu, sont reliés entre eux par des câbles ou des filets, dit-on, et l’on assure que, dans le cas où des avions ennemis s’aventureraient dans leur voisinage, ils se prendraient dans ces câbles ou ces filets et ne pourraient s’en dépêtrer, tout à fait comme le poisson dans la nasse du pêcheur.
Jusqu’ici, cette pêche d’un nouveau genre n’a encore rien rapporté…
les ballons captifs jouèrent un rôle très important au cours de la Première Guerre mondiale (http://fandavion.free.fr/leger_lair.htm )