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Souvenirs de Campagne - Grande Guerre 14-18
7 mai 2018

7 Mai 1918

7 Mai 1918

Pour la troisième fois, depuis notre arrivée ici, j’ai changé de logement. Le dernier que j’habitais était réellement trop éloigné pour moi qui marche encore difficilement et, un logement se trouvant libre –celui du Capitaine Hermant que, depuis le départ de Compiègne, on a détaché dans différentes régulatrices et qui y restera détaché à perpétuité, d’après ce que j’ai pu comprendre. J’ai demandé qu’il me soit attribué, ce qui a été fait. J’habite donc, maintenant, chez l’Inspecteur Primaire, M. Prin, rue Ste Croix, tout à fait à côté de l’Eglise du même nom. La maison est, du reste, l’ancien presbytère de cette Eglise. Elle a un grand jardin aux massifs bordés de buis avec, dans le fond, une statue de la Vierge, un vrai jardin de curé dans lequel on s’attend, à chaque tournant d’allée, à rencontrer un ecclésiastique lisant son bréviaire. Ma chambre est spacieuse et ma fenêtre s’ouvre sur de vastes champs de culture maraîchère. On n’entend aucun bruit, c’est le calme absolu et je suis tout à fait bien installé. En outre, mes hôtes sont très aimables et cette fois, je ne suis plus condamné à ne me trouver en contact qu’avec de vieilles dames car il y a des jeunes filles dans la maison, deux grands et une fillette un peu plus âgée que ma petite Denise.

05 07 Journal du Loiret 1898 Prin

J’ai retrouvé trace de cet inspecteur Prin dans un numéro du Journal du Loiret datant de 1898, ce qui indique qu’il s’agissait d’un homme d’un certain âge en 1918, proche de la retraite.

En attendant, les nouvelles que ma femme me donne sur sa santé ne sont toujours pas rassurantes. Elle semble être atteinte d’une sorte de maladie de langueur qui lui enlève toute force de résistance et a, en outre, complètement perdu l’appétit.

Aussi, est-ce toujours avec angoisse que je décachète ses lettres, me demandant chaque fois, si je vais apprendre sa guérison ou une aggravation de son état et je commence à maudire l’énorme distance qui me sépare d’elle.

05 07 c'est ma femme qui m'a écrit une lettre lacrymogène

C’est ma femme qui m’a écrit une lettre lacrymogène
 (in http://lagrenouillememoire.blogspot.fr/2014/01/la-guerre-de-1914-1918-vecue-par-henri.html
)

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Souvenirs de Campagne - Grande Guerre 14-18
  • Vous trouverez ici le Journal de guerre de mon aïeul, le capitaine Lucien Proutaux, écrit du premier au dernier jour de la Grande Guerre (1914-18). Ce journal est publié jour après jour, 100 ans après les événements relatés et a débuté le 1er août 2014.
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