9 Juin 1918
9 Juin 1918
Les Boches ont recommencé à attaquer entre Montdidier er Noyon[1]. On les arrêtera encore, mais qu’ils se rapprochent de Paris ….. et que ma permission s’éloigne ! Ah ! ils savent bien ce qu’ils font, ces bandits, en renouvelant sans cesse leurs offensives ! Ils veulent à tout prix obtenir une décision avant que les Américains soient en nombre suffisant pour nous épauler d’une façon efficace[2]. Il s’agit donc encore une fois pour nous de tenir bon assez longtemps. Pourvu que nos ressources en hommes nous permettent de le faire !
La bataille du Matz s'est déroulée du 5 au 13 juin 1918 le long du Matz, appelée par les américains la "Bataille de Montdidier-Noyon". Dans le cadre plus général de l'offensive du printemps, aussi nommée bataille du Kaiser (Kaiserschlacht), ou offensive de Ludendorff, c’est une offensive allemande de grande envergure visant à réunir les deux saillants de Compiègne, suivie d'une contre-attaque française. Photo : Les voyages de M. Clémenceau au front, un déjeuner du Président du Conseil à l’entrée de Montdidier ; à la table dressée devant une maison en ruines, M. Klotz, ministre des Finances, est assis en face de M. Clémenceau. (Coll. pers., L’Illustration du 24 août 1918)
[1] A l’occasion des offensives de 1918 -21 mars, 12 avril, 27 mai, 5 juin- Ludendorff (1865-1937, général et homme politique allemand, NDLR) devait dire de la France plus tard : « Quelle nation que celle qui résiste à de tels dangers! » (note de l’auteur)
[2] Lucien tient ici le même langage que l’ancien ministre Delcassé, qui s’exprimait le 5 juin (cf sa déclaration du 5 juin 1918) (NDLR)