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Souvenirs de Campagne - Grande Guerre 14-18
21 août 2018

21 Août 1918

21 Août 1918

Le Maréchal Foch –car le 7 août, le Généralissime des Armées alliées a été élevé à la dignité de Maréchal de France- ne laisse aucun répit à nos ennemis ; maintenant qu’il possède à pied d’œuvre tous les effectifs nécessaires et qu’il a des disponibilités de plus en plus grandes, il attaque en Champagne, entre Somme et Oise, en Artois, en Belgique ; les Boches sont réellement sur les dents, ne savent plus où donner de la tête et sont obligés de porter leurs réserves partout à la fois pour parer, dans la mesure du possible, les coups formidables qu’il leur porte.

Hier soir encore, les nouvelles étaient excellentes, une belle avance en profondeur et de nombreux prisonniers ! Dieu, que l’on va donc en voir à l’arrière de ces sales têtes de Boches à lunettes !

1918 08 21 prisonniers allemands Illustration 7 sept

Prisonniers faits par les 3e et 4e Armées britanniques, entre l’Ancre et la Somme, au début de l’offensive commencée le 21 août. Au cours de leur offensive du 18 juillet au 31 août, les armées alliées ont capturé 128 302 prisonniers dont 2 674 officiers, 2 089 canons, 1 734 minenwerfer, 13 783 mitrailleuses et une quantité considérable de munitions, des approvisionnements et du matériel de toute nature. (Coll. pers. L’Illustration n°3940 du 7 septembre 1918, British official photograph)

Tous les soirs dans le bureau du Commandant Berger auprès duquel je me rends pour lui faire signer quelques pièces, on enregistre et on commente sur la carte, les événements du jour. Souvent, le Colonel Delalain[1], le chef d’Etat-major de la Direction de l’Arrière, est présent et nous fait un exposé complet des opérations ; il a certainement dû être professeur à l’Ecole de Guerre, à St Cyr ou ailleurs, car ses explications sont claires, nettes et précises, et l’on dirait qu’il a préparé son cours à l’avance. Aussi, ne suis-je pas fâché lorsque je me trouve là.

Il fait très chaud et, ici, cette température est d’autant plus insupportable que la ville basse, que nous habitons, est bâtie dans une cuvette, ce qui fait que l’on manque complètement d’air. Avec cela, on est envahi par une nuée de mouches attirées par un abattoir, des fermes situées en plein cœur de la ville, et des eaux croupissantes qui ne manquent pas dans toutes les cours.

Ces différentes incommodités sont-elles cause que la grippe, cette fameuse grippe dont on parle tant, exerce en ce moment des ravages parmi le personnel du G.Q.G. Un certain nombre de camarades et quelques-uns de mes hommes l’ont eue ou en sont atteints, mais, jusqu’ici, chez nous tout au moins, il n’y a pas eu de cas très grave.

1918 08 21 grippe-espagnole remède (illusoire?) contre la terrible pandémie



[1] Il s’agit de Joseph Lucien Paul Delalain (1873-1936), ancien élève de St Cyr, promotion du Siam (1892-94), colonel d’infanterie, officier de la Légion d’Honneur le 1er juillet 1922. (NDLR)

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Souvenirs de Campagne - Grande Guerre 14-18
  • Vous trouverez ici le Journal de guerre de mon aïeul, le capitaine Lucien Proutaux, écrit du premier au dernier jour de la Grande Guerre (1914-18). Ce journal est publié jour après jour, 100 ans après les événements relatés et a débuté le 1er août 2014.
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