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Souvenirs de Campagne - Grande Guerre 14-18
8 novembre 2018

8 Novembre 1918

8 Novembre 1918

Hier, les Américains ont pris Sedan ! Par ce fait d’armes se trouve effacée à jamais, et de la façon la plus éclatante, la honte d’il y a 48 ans et, pendant que s’accomplissait cet événement, et comme pour le rendre encore plus symbolique, des plénipotentiaires allemands, dont l’arrivée avait été annoncée la veille par un radiotélégramme ennemi, traversant nos lignes sur le front de l’Aisne.

 

1918 11 08 décorations de guerre US Ill 3969

Décorations américaines: A gauche, la D.S.M. (Distinguished Service Medal), Médaille du Service Distingué, Au milieu, the Congressional Medal of Honor, Médaille d’Honneur du Congrès, A droite, la D.S.C. (Distinguished Service Cross), Croix du Service Distingué (in L’Illustration n°3969, Coll. pers.)

Aujourd’hui, ces plénipotentiaires ont eu leur première entrevue avec le Maréchal Foch, dans le train de ce dernier. C’est à Rethondes, au milieu de la forêt de Compiègne que les deux trains, celui du Maréchal et celui des émissaires de nos ennemis, sont garés. Un de nos ingénieurs des Chemins de fer, le sous-chef de service Toubeau[1], a été chargé, au point de vue technique, de régler la marche de ces trains. Il se trouve donc sur les lieux et a assisté à la descente de wagon des délégués boches. Il a téléphoné au Colonel Lefort et lui a fait le portrait des personnages en question à mesure qu’il les voyait passer. Cette délégation a, à sa tête, le Secrétaire d’Etat Erzberger et compte parmi ses membres, le Général de Winterfeld, ancien attaché militaire à l’Ambassade d’Allemagne, et dont l’accident d’automobile dont il a été victime aux manœuvres de 1913, a fait assez de bruit.

De notre côté, le Maréchal Foch est assisté de l’Amiral anglais Wemyss et du Général Weygand, son Major-général.

 

1918 11 08 début négociations wagon rethondes Le 8 novembre à 3 heures 45 du matin, la délégation allemande est conduite en gare de Tergnier. Un train, spécialement aménagé à son intention, quitta aussitôt Tergnier pour l'épi de tir de Rethondes. A 9 heures, la délégation allemande est reçue par le Maréchal Foch qui , après lui avoir fait lire les conditions d'un armistice , demande une réponse pour le 11 novembre avant 11 heures du matin.

1-Maréchal Foch 2-Amiral Rosslyn Wemyss 3-Délégué américain 4-Général Maxime Weygand 5-M. Matthias Erzberger 6-Général Erich von Gündell 7-Général Detlof von Winterfeld 8-Comte Oberdorff (in http://www.maquetland.com/article-1009-batailles-armisitice-de-1918-rethondes )



[1] Pierre Toubeau (1861-1952) est lui-même fils de cheminot. Capitaine, il rédige avec son père, le chef de gare Pierre Toubeau, en 1914, des Notes manuscrites concernant les chemins de fer en Thiérache. Le capitaine Pierre Toubeau fut appelé en 1918 comme correspondant de la Compagnie du chemin de fer du Nord à I’État-major du maréchal Foch. Celui-ci lui assigna comme mission, en novembre 1918, de rechercher un emplacement discret destiné à garer les trains des plénipotentiaires. Il proposa l’épi d’artillerie lourde de Rethondes qui

fut retenu et passa à la postérité. Il deviendra ingénieur au réseau Alsace-Lorraine après la première guerre mondiale, puis ingénieur en chef des Chemins de fer et finira sa carrière comme président du détachement d’occupation des chemins de fer de Sarre (in « Transports dans la France en guerre », par Marie-Noëlle Polino –Publications des Universités de Rouen et du Havre). Il adoptera une attitude de résistance pendant la seconde guerre mondiale et en subira les conséquences : l'ingénieur en chef Toubeau, qui occupe le poste stratégique de «chef de la division marchandise» du «service du mouvement», est ainsi destitué au motif qu'il «n'est pas décidé à collaborer loyalement avec les services allemands et qu'il cherche plutôt à entraver par la résistance passive l'exécution des mesures prescrites par la Direction des transports militaires». (in https://www.lexpress.fr/actualite/politique/1940-1944-la-sncf-sous-la-botte_492528.html ) (NDLR)

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Souvenirs de Campagne - Grande Guerre 14-18
  • Vous trouverez ici le Journal de guerre de mon aïeul, le capitaine Lucien Proutaux, écrit du premier au dernier jour de la Grande Guerre (1914-18). Ce journal est publié jour après jour, 100 ans après les événements relatés et a débuté le 1er août 2014.
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