23 Novembre 1918
23 Novembre 1918
Il m’arrive quelque chose d’inespéré, d’extraordinaire, d’incroyable, de formidable ! Je suis désigné pour représenter, avec le commandant Dentz[1], la D.T.M.A. à l’entrée des troupes françaises à Strasbourg le 25… Je ne puis croire à une chance pareille et n’en suis pas encore revenu !
J’ai appris cette nouvelle vraiment fantastique hier soir, par un coup de téléphone du Colonel Lefort qui a ajouté que le Colonel Boquet avait pensé me faire plaisir en me désignant pour cette mission. Ah ! Je crois bien qu’il m’a fait plaisir et il faut que je me souvienne que je suis invalide pour ne pas danser de joie.
Nous partons demain matin pour Provins, d’où un train spécial emmène les officiers du G.Q.G. pour Strasbourg.
La tenue prescrite est la vareuse avec baudrier, sabre et décorations. Comme je n’ai pas mon sabre ici, ni ma croix de guerre, je file en auto à Paris pour me munir de ces deux objets ; mon absence ne sera pas longue, car je compte bien être de retour pour le diner.
"La tenue prescrite est la vareuse avec baudrier, sabre et décorations." (Croix de guerre 1914-18)
Le temps est très froid, mais le soleil brille ; pourvu qu’il en soit ainsi après-demain…
[1] Sur la destinée du commandant Henri Fernand Dentz, se reporter à la date du 22 novembre 1918 (NDLR)