27 Décembre 1918
27 Décembre 1918
Pendant ma permission, l’Armistice qui prenait fin le 17 Décembre, a été prolongé pour une période d’un mois, soit jusqu’au 17 Janvier 1919 -5 heures du matin.
A la Chambre des députés, hier, Monsieur Abrami, sous-secrétaire d’Etat à la Guerre, a donné le chiffre des pertes françaises dénombrées jusqu’à ce jour. Ces pertes se décomposent ainsi :
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Officiers |
Hommes de Troupe |
Décédés |
31.300 |
1.040.000 |
Disparus |
3.000 |
311.000 |
Prisonniers |
8.300 |
438.000 |
Totaux |
42.600 |
1.789.000 |
Je crois que, maintenant, on peut considérer comme bien morts ceux qui ont été portés disparus : ce qui fait que le total des tués s’élève présentement à près de 1.400.000 ! Quelle horrible hécatombe, quelle affreuse saignée, et combien toute cette jeunesse fauchée en pleine force, va manquer au relèvement de notre France ![1]
Paul Déroulède (1846-1914): « Cette terre faite du sang des fils et des larmes des mères ! »
La Victoire de nos Armées a définitivement consacré la supériorité de doctrine de notre Ecole de Guerre, sur l’Académie de Guerre de Berlin.
Cette Ecole de Guerre, dont j’ai tant entendu parler depuis un an, a fourni aux Armées françaises, rien que parmi ses seuls professeurs :
- 12 Commandants d’Armée ou de Groupe d’Armées,
- 1 Commandant en chef des Armées françaises (le Maréchal Pétain),
- 1 Commandant en chef des Armées Alliées (le Maréchal Foch).
Un quart des officiers qui en sont sortis –exactement 244- sont morts pour la France : 21 généraux, 108 colonels, 115 chefs de bataillon et capitaines. Ces chiffres sont suffisamment éloquents et donneront peut-être à réfléchir à ceux qui sont un peu trop enclins à critiquer et à dénigrer les Etats-majors.
[1] Aussi, combien se trouve justifié le vers de Déroulède donnant cette définition de la Patrie :
« Cette terre faite du sang des fils et des larmes des mères ! » (note de l'auteur)