8 Août 1918
8 Août 1918
Dans leur rage d’être obligés de renoncer définitivement à Paris, nos peu chevaleresques ennemis ont recommencé depuis plusieurs jours à tirer sur la capitale.
C’est une bien piteuse revanche qu’ils croient ainsi prendre et qui ne compense guère le cruel échec qu’ils viennent de subir en passant du rôle d’assaillant à celui d’assailli.
Laissons le mot de conclusion à Ludendorff (1865-1937) pour cette journée car il résume tout : « Le 8 août est le jour de deuil de l’armée allemande dans l’histoire de cette guerre. Je ne vécus pas d’heures plus pénibles… Au matin, par un brouillard épais rendu encore plus opaque par l’émission de brouillard artificiel, les Anglais, principalement des divisions australiennes et canadiennes, et les Français attaquèrent avec de fortes escadres de chars d’assaut… Les divisions qui tenaient ce point se laissèrent complètement enfoncer. Des chars ennemis surprirent, dans leurs quartiers généraux, des états-majors de divisions… Six ou sept divisions allemandes qu’on pouvait considérer comme particulièrement en état de se battre furent complètement mises en pièces… La situation était extrêmement grave… Nos réserves diminuaient. Par contre, l’ennemi n’avait subi qu’une dépense de forces très minime. Le rapport des forces avait considérablement changé à notre désavantage… »